ESRI à la sauce BesCha

25/02/18: confirmation propositions ministérielles autour de l'innovation

 

Résumé dépêche AEF: Plusieurs créateurs de start-up innovantes hébergées à Agoranov, incubateur public parisien, font état de difficultés avec les Satt, le 21 février 2018, lors d'une visite de Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, et de Delphine Gény-Stephann, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances. Face aux conditions que leur proposent certaines Satt et qu'ils jugent parfois léonines, certains se posent la question du "business model" des sociétés de valorisation. "Le modèle économique des Satt est une injonction contradictoire", opine Frédérique Vidal. Cette visite s’inscrit dans les consultations en prévision de la révision de la loi Allègre dans le futur projet de loi Pacte. Les créateurs d’entreprise évoquent aussi notamment, à ce sujet, les délais encore trop longs de négociation autour de la propriété intellectuelle.

 

Notre commentaire:

Dans la ligne du rapport demandé à JL Chameau la ministre précise l'objectif "La question est de savoir comment rendre l’environnement plus agile pour faciliter la création d’entreprise par des chercheurs et faciliter les liens entre les start-up et les laboratoires de recherche".

 

Les chercheurs entrepreneurs donnent là quelques difficultés rencontrées:

  • Les négociations autour de la propriété intellectuelle prennent un temps fou.
  • On reste toujours jugé par rapport au chemin principal du chercheur : les publications. (sujet abordée dans notre note précédente)
  • Les Satt sont confrontées à une forme de "schizophrénie"
  • L’attitude des organismes change entre la maturation et la négociation sur la PI

Espérons une réflexion globale sur ce sujet et non une suite de mesurettes avec un effort sur la simplification de cet éco-système comme nous le rappelions dans notre note précédente citée plus haut. 

 

Pour les abonnés AEFhttp://www.aef.info/abonne/depeche/581229

 

 

  • Parallèlement le CNRS clarifie son positionnement en reposionnant sa filiale "innovation". 

 

Résumé dépêche AEF: À l’occasion de son 25e anniversaire, Fist SA, la filiale nationale de valorisation du CNRS, change de nom et devient CNRS Innovation, jeudi 22 février 2018. "Personne n’avait la moindre idée de ce que représentait réellement Fist alors que CNRS Innovation signifie quelque chose, ce qui est symboliquement important", déclare Antoine Petit, PDG du CNRS. "Ce n’est pas qu’un changement de nom, nous marquons également notre appartenance au CNRS", abonde Johanna Michielin, DG de CNRS Innovation. La nouvelle appellation est également assortie d’une convention, signée l’été dernier entre l’organisme et sa filiale, "offrant à cette dernière une plus grande responsabilisation et une définition forte de ses missions au service du CNRS et de ses laboratoires", précise l’organisme. Enfin, Antoine Petit annonce que le CNRS va se doter d’un fonds pré-amorçage pour créer davantage de start-up.

 

Pour les abonnés AEF: http://www.aef.info/abonne/depeche/581180

 

Notre commentaire: Dépassons cette clarification salutaire et précisons clairement le rôle de chacun organismes vs université (grande ou de proximité pour utiliser le language actuelle! ) et organismes entre eux. 

 

 

  • Et cette réflexion d'une ancienne ministre Axelle Lemaire: "Faut-il financer l’innovation de rupture par de nouveaux fonds publics ?"

 

Résumé dépêche AEF: "La French Tech est une très belle réussite de politique publique. Le défi est double désormais : trouver les financements qui vont permettre d'entretenir l’existant, et imaginer l’avenir. Il semble que la question du budget de la mission sera bientôt posée", déclare à AEF Axelle Lemaire, partner au sein du cabinet de conseil en stratégie Roland Berger et ancienne secrétaire d’État au Numérique et à l’Innovation entre 2014-2017 (1). Elle revient sur la création du fonds pour l’innovation de rupture et estime "qu’il vaut la peine de réfléchir au 'pourquoi' et au 'comment' avant de dessiner un tel programme". "Faut-il financer l’innovation de rupture par de nouveaux fonds publics ?", s’interroge-t-elle. Enfin, Axelle Lemaire se dit "fervente partisane du soutien à la recherche publique" et déplore "le départ des chercheurs les plus convoités vers le privé". 

 

Notre commentaire: Alors qu'un fond pour l'innovation de rupture de 10M€ se met en place, l'ex-ministre pose une bonne question sur ce qu'on doit financer avec des fonds publics?  L'inovation qui relève du domaine industriel ou la recherche qui aménera à des innovations de rupture? On ne peut dicter le sens des recherches, ce qu'elle dit très bien: "Etre en rupture, c’est accepter de laisser tomber l’existant. Quand Elon Musk a lancé Tesla, il a oublié la manière classique de produire des automobiles. Cela suppose une approche de l’innovation qui n’est pas encore celle qui domine, et qu’on a du mal à financer. D’ailleurs, faut-il la financer par de nouveaux fonds publics ? Lorsque je suis allée en Israël, je n’ai pas oublié ce que m’avait dit à l’époque la dirigeante d’un grand groupe tech présent là-bas : "Nous ne voulons pas de subventions, nous voulons pouvoir travailler avec une recherche publique qui sait chercher." Cette approche suscite aussi une autre question : vers quoi orienter les subventions à l’innovation aujourd’hui ? L’enjeu est aujourd’hui d’accompagner les programmes de recherche qui peut-être aboutiront à des innovations de rupture, et de faciliter ensuite le passage entre cette recherche amont et ses applications industrielles et économiques potentielles."

 



26/02/2018
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